La maison du docteur Blanche. Est le titre de cet ouvrage, tiré d’une thèse, paru en 2001  et qui vient d’être réédité en version poche mais augmentée.

Cela renforce son intérêt : Laure Murat a bénéficié de nouvelles archives inédites, l’auteure se retrouve en outre en possession de copies d’archives privées aujourd’hui disparues, celles de cette célèbre clinique privée installée au départ à Montmartre à la Folie Sandrin, puis à Passy. Pour qui s’intéresse à l’art, à la folie et aux rapports qu’ils entretiennent, ce livre est précieux. Il renseigne parfaitement sur les mécanismes de traitement de la folie au XIX^e siècle. Deux générations de médecins Esprit Blanche et son fils, vont accueillir de 1796 à 1893 des artistes atteints notamment de crises d’angoisse aiguës et de mélancolie. Cette période située juste avant la naissance de la psychiatrie moderne, est parfaitement décrite.
La clinique accueille également des traumatisés de guerre. Laure Murat va pousser plus loin l’analyse entre folie et société dans son livre “L’homme qui se prenait pour Napoléon” paru en 2011 : voir à ce propos l’article d’Elizabeth Roudinesco paru dans le journal Le Monde.

Nerval marque les débuts de cette maison qui accueille Théo Van Gogh et Maupassant. Pour l’auteure, si la folie permet aux artistes de se dégager des cadres académiques, elle ne facilite pas la création.